L’histoire de Sarah Trad c’est d’abord celle d’un engagement. Généreuse et dynamique, elle a cofondé en 2003 Skoun, un centre de traitement de l’addiction qui fournit des traitements de substitution aux drogues lorsque cela est possible, le premier du genre au Liban : « J’ai toujours été intéressée par ce sujet. Quand j’étais plus jeune j’avais des amis qui consommaient, et ils n’avaient d’autres choix que l’hôpital psychiatrique ou la prison. Il n’y avait pas de centres de désintoxication. » Aujourd’hui deux centres ambulatoires, l’un à Badaro, l’autre à l’hôpital Hariri, peuvent accueillir jusqu’à 500 personnes.

Tout en continuant à s’impliquer en tant que présidente et cofondatrice de Skoun, Sarah Trad a créé en parallèle Yoga Souk, à Saifi Village. Cet espace dédié au yoga est inspiré des meilleurs centres new-yorkais, dont elle accueille parfois certains professeurs comme la Libanaise Rima Rabbath.

Aujourd’hui, elle inaugure un nouveau projet : Beit Trad, une maison d’hôte à Kfour, un village entouré de verdure dans le Kesrouan. La maison avait été achetée par ses parents il y a 35 ans, en pleine guerre civile, sur un coup de cœur. « Je ne suis même pas sûre qu’ils l’aient bien vue avant de l’acheter. C’est une grande demeure, avec un très beau cachet. » Inhabitée depuis des années, Sarah a décidé de la transformer, il y a deux ans et demi, avant qu’il ne soit trop tard : « Quelqu’un m’a dit que les maisons pouvaient mourir. »

Pour un investissement de 1,6 million de dollars, les 22 000 m2 dont 1 200 habitables ont été restaurés par l’architecte Fadlo Dagher et la décoratrice d’intérieur Maria Ousseimi. La maison offre 11 suites de 50 m2 environ pour un ticket minimum de 180 dollars la nuit petit déjeuner compris. La maison propose également une piscine et un restaurant ouvert pour les petits déjeuners, déjeuners et dîners. Avec Reem Azouri comme chef consultante, elle sert une cuisine du terroir libanais basée autant que possible sur des ingrédients locaux et propose un immense barbecue pour les repas de fêtes.

Située à plus de 800 mètres d’altitude, à 20 minutes de la mer, pas loin du Château Musar et d’un centre d’équitation, la maison d’hôte se veut un lieu de retraite et de repos. « C’est un endroit où on peut flâner : circuler dans le jardin, marcher et s’asseoir dans différents endroits de la propriété », explique amoureusement la maîtresse des lieux. « Cette maison doit rester un lieu plein de joie de vivre, où on mange et on boit, où on passe du bon temps », ajoute-t-elle.