Selon la banque d’investissement américaine Goldman Sachs, la principale inquiétude concernant l’économie libanaise est suscitée par le ralentissement de la croissance des remises d’expatriés et des dépôts vers le Liban. Outre plusieurs facteurs exogènes souvent évoqués par la Banque du Liban, Farouk Soussa, l’économiste de Goldman Sachs, attribue aussi ce ralentissement aux tensions entre Beyrouth et les pays du Golfe depuis la démission avortée de Saad Hariri en novembre 2017. « Plus ce ralentissement persiste, plus cela impacte la confiance. Des sorties de capitaux commenceraient alors à se matérialiser, rendant plus perceptible un risque de crise financière, et mèneraient ainsi à “un flight-to-safety” », soit un déplacement de valeurs mobilières vers des placements plus liquides. « Cette dynamique est au cœur de la fragilité financière du pays et justifie le risque relativement élevé de fuite des capitaux. Cela souligne à quel point les perspectives financières et économiques du Liban sont les otages de la confiance de la diaspora et des déposants, et pourquoi tout ce qui nuit à cela nuit à la viabilité financière du pays », alerte-t-il.