Standard & Poor’s a annoncé maintenir la note souveraine du Liban à “B-”, tout en dégradant la perspective du pays de “stable” à “négative”.

S&P estime que la formation du gouvernement Hariri III « devrait améliorer la confiance des investisseurs », permettant ainsi à l’État d’assurer ses besoins de financement pour 2019. L’agence met toutefois en garde contre le risque que les dirigeants libanais ne soient pas capables de lancer les réformes attendues pour réduire le déficit public, relancer l’activité économique ou encore réformer le secteur de l’électricité. Si ce dernier scénario se confirme, « le flux des dépôts des non-résidents pourrait ralentir et les réserves en devises du pays continueraient de baisser », amenuisant au passage « la capacité du Liban à honorer le service de sa dette en devises », prévient encore l’agence.

Autre motif d’inquiétude et facteur d’urgence évoqué par l’agence, le déficit public qui a augmenté de 124 % à fin septembre pour atteindre 4,5 milliards de dollars, selon les derniers chiffres du ministère des Finances. Une hausse principalement liée à l’écart entre le coût estimé du relèvement de la grille des salaires et des traitements de la fonction publique avant son vote en 2017 et son coût effectif, à une augmentation importante du nombre de départs à la retraite en 2018 (encouragée par ce relèvement), mais aussi à des recrutements illégaux dans la fonction publique.

S&P assure enfin qu’elle ne révisera la perspective du pays à moyen terme que si le gouvernement prend ces chantiers à bras-le-corps. L’agence alerte en outre sur le danger qui pèse pour la stabilité de la livre libanaise si les réserves en devises de la Banque du Liban (BDL) continuent de baisser.