M.M.

Deux cents tonnes, c’est ce que représentent les sacs plastiques jetés chaque année par les habitants de Beit Mery. Pour réduire l’empreinte écologique de ces déchets et leur coût de traitement, la municipalité a décidé d’interdire progressivement les sacs plastiques à usage unique. La mesure ne concerne pour l’instant que quatre supermarchés, mais elle doit s’étendre à tous les commerces de la ville à partir de l’automne. Une amende d’un montant allant de 300 000 à 1 000 000 LL est prévue en cas de non-respect de la décision municipale. 

Pour initier la transition, les autorités locales ont commandé à la société libanaise Waroujan Boghossian 15 000 sacs en tissus réutilisables, distribués gratuitement aux grandes surfaces. Celles-ci devront par la suite prendre la relève. Avec un prix unitaire de 75 cents, contre 25 cents pour les sacs en plastiques, les sacs en tissus représentent un coût supplémentaire, amorti à partir de trois utilisations.   

La plupart des pays développé ont interdit les sacs plastiques qui finissent le plus souvent dans la mer et dont le coût de traitement, même lorsqu’ils sont biodégradables, est élevé. 
Beit Merry, qui produit plus de 5800 tonnes de déchets par an, s’est dotée d’un nouveau centre de tri secondaire en 2016, après la fameuse crise des déchets. Conçue et gérée par l’entreprise libanaise Cedars Environnemental, cette usine sépare les matières organiques des matières inorganiques et produit du compost gratuit pour les habitants de Beit-Mery et revendu 100 dollars la tonne aux agriculteurs de la Bekaa.  Ce centre a permis de diviser le coût de traitement des déchets pour la collectivité par deux, de 800 000 dollars par an à entre 360 000 et 400 000 dollars, soit environ 62 dollars la tonne.  La municipalité affirme aujourd’hui vouloir aller plus loin en construisant un nouveau centre, mais le projet se heurte à la résistance des riverains. 
La crise, qui risque de se reproduire dans les prochains mois, aura au moins permis de sensibiliser certaines collectivités locales sur la nécessité de réduire la production de déchets. La ville de Jbeil a été pionnière en interdisant les sacs plastiques dès novembre 2018.  A Kobayat, dans le Akkar, l’association de coopérative agricole a également décidé de distribuer des sacs en tissus à toutes les familles du village à partir du 1er juillet.