Depuis samedi dernier, près de 200 Libanais laissés plusieurs jours sans hôtels ni vols retours par l’agence de voyage New Plaza Tours ont enfin atterri à l’aéroport de Beyrouth. Quelque 300 autres bloqués en Turquie, entre Marmaris et Antalya, ainsi qu’une centaine immobilisée en Géorgie devraient finalement rentrer au Liban d’ici à mercredi, a assuré l’aviation civile, qui a affrété un vol spécial.

Leur rapatriement a été rendu possible par le Haut Comité de secours et le syndicat des propriétaires d’agences de voyages, qui en ont assumé les frais à part égale. Plusieurs autres centaines de Libanais avaient réservé des séjours, qui devaient débuter dans les prochains jours, auprès de ce tour opérateur. Ils devraient être également indemnisés.

L’agence non licenciée via laquelle ces voyageurs avaient réservé leur séjour, New Plaza Tours, n’aurait pas payé les compagnies aériennes et les plateformes de réservation d’hôtels concernées. New Plaza Tours détenait un réseau de cinq agences à Beyrouth, Jounié et Saïda, désormais fermées.

Le tour opérateur, propriété de l’homme d’affaires syro-libanais Fawaz Youssef Fawaz, aurait ainsi accumulé plus de 15 millions de dollars de dettes, un montant qui n’inclut pas les arriérés dus au Trésor libanais et les redevances aéroportuaires. Les taxes sur les billets d’avion non reversés représenteraient quant-à-elles 3,8 milliards de livres (plus de 2,5 millions de dollars) et les frais aéroportuaires engagés, plus de 160 millions de livres (environ 100 000 dollars).

En fuite en Syrie depuis le début de l'affaire, Fawaz Youssef Fawaz a été livré par les autorités syriennes à la Sureté générale libanaise au passage du poste-frontière de Masna.

Selon al-Modon, Fawaz Youssef Fawaz était associé à l’entrepreneur syrien Samer Foz sous le coup de sanctions américaines. Ensemble, ils avaient créé une compagnie aérienne au Liban, dont la procédure d’habilitation est toujours en cours. L’acquisition du premier avion de Fly Air Lebanon auraient même été financée par l’oligarque syrien, si on en croit le site d'information arabophone. Depuis, un différend entre les deux hommes aurait stoppé net les investissements dans cette nouvelle compagnie, supposée desservir à terme l’Europe, la Turquie, l’Iran et l’Egypte, si on en croit son site.

Un avion de Fly Air Lebanon a malgré tout tenté de décoller de  l'aéroport de Beyrouth sans autorisation avec à son bord un équipage de nationalité grecque et italienne. Il a été intercepté alors qu’il tentait de quitter l’aéroport à destination du Koweït.  Son équipage déferré devant la justice.