Dans cette série dédié aux montagnes du Liban, le photographe Nadim Asfar traduit, écrit-il sur son site
Dans cette série dédié aux montagnes du Liban, le photographe Nadim Asfar traduit, écrit-il sur son site "l’affairement méticuleux d’un topographe en mouvement". Photo de Nadim Asfar, "Where I end and you begin" projet en cours

Une cinquantaine d’artistes arabes répartis en dix lieux d’exposition parisiens. La troisième édition de la Biennale des photographes du monde arabe contemporain, qui se tient du 11 septembre au 24 novembre prochains à Paris, s’annonce riche en découvertes.

Objectif : « Sortir des clichés les plus éculés sur le monde arabe, en révéler des réalités cachées, améliorer la compréhension entre les peuples », comme le soulignait déjà Jack Lang, président de l’IMA, en 2017.

Cette année, c’est au tour du Liban de jouer les invités d’honneur de ce grand événement avec l’exposition “Liban, réalités et fictions”, que l’IMA consacre à seize photographes libanais.

Certains artistes confirmés y sont présents, comme Gilbert Hage qui propose ses “Onze vues du mont Ararat” (2009), une jolie série qui débusque les images de cette montagne, emblème de l’Arménie, dans les intérieurs des Arméniens du Liban.

L’accrochage fait toutefois davantage l’éloge de la nouvelle génération. À l’image des montagnes (“Where I end and you begin”, 2015) de Nadim Asfar dont les images permettent de se réapproprier ces cimaises, trop souvent laissées au seul champ du politique et du nationalisme.

Si l’exposition présente le travail de photographes documentaires, elle s’attarde également sur l’œuvre d’artistes pour qui le rêve ou le fantasme s’avèrent tout aussi importants. Dans cette catégorie, on retiendra le beau travail de Vladimir Antakli, “Beyrouth mon amour” (2017-2018) : des montages digitaux évoquant les kaléidoscopes, réalisés chacun à partir de la photographie d’une façade d’immeuble beyrouthin.

Une manière de retranscrire le chaos de la capitale libanaise que ne renierait pas Lara Tabet, dont les nocturnes (“Underbelly”, 2017) relatent l’histoire d’un crime jamais élucidé – le sien – dans la ville de Beyrouth en permanente reconstruction.

Enfin, s’il n’est pas libanais, ce n’est pas une raison de louper l’exposition de Hassan Hajjaj, artiste pop marocain. La Maison de la photographie européenne (MEP) lui a donné carte blanche pour occuper les lieux. Et le résultat est pétillant ! 

Biennales des photographes du monde arabe contemporain, du 11 septembre au 24 novembre 2019