La ligne  de production  de ce qu’on  appelle  désormais “Tarboosh”.
La ligne de production de ce qu’on appelle désormais “Tarboosh”.

Plus vieille que la déclaration du Grand Liban, la marque Gandour fait quasiment partie du patrimoine national. Elle est apparue en 1857, en tant que petite échoppe proposant des bonbons et des confiseries à base de loukoum et de pâte d’amandes, dans l’actuel centre-ville de Beyrouth. L’entreprise s’industrialise dans les années 1920 en fondant sa première usine de production de gaufrettes. Au milieu des années 1950, la marque est déjà célèbre sur l’ensemble du territoire avec ses gaufrettes enrobées Unica, ses biscuits Lucky 555 et ce petit “bonnet” de crème enrobée de chocolat qu’on appelle désormais “Tarboosh”. Aujourd’hui, Gandour affirme que ses produits sont leaders dans leurs catégories sur le marché libanais (Lucky 555 dans les biscuits nature, Unica dans les gaufrettes enrobées, Dabké dans les biscuits fourrés, etc.) sans toutefois dévoiler de chiffres.

Son succès semble en tout cas être mondial, puisque l’entreprise compte désormais cinq usines, dont quatre à l’étranger : une en Égypte, une en Inde et deux en Arabie saoudite. Le groupe emploie 2 700 personnes, dont 500 dans l’usine libanaise, située à Choueifate.

« Nous sommes fiers d’être présents dans chaque ménage libanais et dans chaque point de vente, même dans les régions les plus éloignées », se félicite la responsable du marketing du groupe Hanan Zeidan. Une présence qui s’explique par « une logistique et un réseau de distribution maîtrisé, mais également une demande pour nos produits qui nous pousse à en proposer dans chaque point de vente, aussi petit soit-il », ajoute-t-elle.

En matière de sucreries, la concurrence est pourtant rude, avec une industrie locale en pleine expansion. Quatre nouvelles usines de fabrication de biscuits et confiserie ont été créées ces cinq dernières années. Selon un rapport de l’agence de promotion des investissements au Liban, Idal, datant de 2016, la pâtisserie et la confiserie représentent 37 % de la production agroalimentaire et 33 % des exportations du secteur. Mais les produits libanais ne sont pas qu’en concurrence entre eux. Ils doivent composer avec de nombreuses marques internationales importées notamment de Turquie, à prix cassés. Victimes du dumping des gaufrettes turques, les industriels libanais ont obtenu en 2018 du gouvernement la suspension des importations. Mais la « décision n’a jamais été appliquée », déplore Hanan Zeidan. Fin septembre, une hausse des droits de douane de 20 à 30 % est entrée en vigueur pour protéger les producteurs locaux.