Moody’s a décidé début octobre de maintenir la notation souveraine du Liban à Caa1, tout en avertissant qu’en cas d’absence de progrès décisifs dans le processus d’élaboration du budget pour 2020, cette note serait revue à la baisse “dans trois mois”.

L’agence internationale a justifié sa décision de mise “sous surveillance” de la note souveraine du Liban par l’« important resserrement des conditions de financement externe et l’inversion de la dynamique de croissance des entrées de dépôts bancaires (désormais en baisse) qui sont essentielles pour permettre au Liban de répondre aux besoins de financement du gouvernement ». Selon l’agence de notation, « ces facteurs ont accentué l’aggravation déjà croissante de la situation de la balance des paiements », dont le déficit n’a cessé de croître. Les aides financières extérieures attendues (notamment de la part de l’Arabie saoudite) n’ont pas encore été octroyées et l’accès aux marchés des capitaux à des taux viables (pas trop élevés) reste difficile, note encore Moody’s. De plus, le fait que le gouvernement dépende grandement des réserves en devises de la Banque centrale pour rembourser les eurobonds qui arrivent à maturité risque de déstabiliser la capacité de la BDL à maintenir l’arrimage de la livre au dollar et à assurer la stabilité financière à long terme, prévient l’agence de notation.