Malgré la crispation sur le marché secondaire extérieur de la dette, un défaut de paiement de l’État libanais de sa dette en dollars n’est pas inévitable, car la capacité du gouvernement à rembourser ses eurobonds est plus importante que ne le perçoivent les investisseurs, affirme la banque d’investissement Goldman Sachs dans une note de recherche publiée le 19 décembre.

La banque estime qu’une série de réformes budgétaires accompagnées d’une restructuration de la dette en livres seraient suffisantes pour ajuster les finances publiques, sans que le pays n’ait à faire défaut sur sa dette en dollars. Au niveau budgétaire, l’auteur de la publication, Farouk Soussa, souligne que la part des recettes fiscales par rapport au PIB est basse (14 %), en comparaison aux standards internationaux, et que celle-ci pourrait être revue à la hausse (d’environ 2,5 points de pourcentage) à travers une augmentation de 6 points de la TVA à 17 %. Il reconnaît toutefois qu’aucune hausse des taxes ne peut être envisagée à court terme, compte tenu du contexte économique et social actuel. Il suggère une amélioration de la collecte fiscale et préconise une réforme du secteur de l’électricité et de la fonction publique.

Au niveau de la dette publique en livres, Goldman Sachs évoque le scénario d’un échange par le gouvernement de l’ensemble des bons du Trésor existants par des nouveaux à 1 % d’intérêt, sachant que près des deux tiers de la dette sont libellés en livres et que 100 % de la dette en livres est détenue par des résidents, dont la moitié par la Banque centrale et le reste principalement par les banques locales, contrairement à la dette en dollars dont 25 % est détenue par des non-résidents. La banque estime que le profil des détenteurs de la dette en livres facilite sa restructuration et réduit les risques de contentieux, et permet de préserver la réputation du pays sur les marchés internationaux.

En attendant, le Liban pourra assurer le service de la dette en dollars, estime Goldman Sachs. Sur les 6,5 milliards de dollars que l’État devra rembourser en principal sur les trois prochaines années, seuls 1,5 milliard de dollars sont destinés à des non-résidents et se traduiront donc par une sortie de capitaux, relève Farouk Soussa.