À défaut d’avoir pu maintenir son exposition La Békaa silencieuse, The Alternative – Platform 39 a mis en place un rapide parcours virtuel pour mieux vivre son confinement en rêvant de grands espaces.
«Quand j’étais jeune, la Békaa n’était qu’un large tapis de couleurs. C’était un endroit où l’on pouvait méditer. C’est cette Békaa silencieuse, qui existe encore pour moi, que je voulais montrer», raconte Naila Kettaneh Kunigk, commissaire de l’exposition et fondatrice de la galerie Tanit.
La galeriste a choisi quatre artistes – deux photographes et deux peintres – ainsi qu’un nombre restreint d’œuvres. Parmi elles, les photographies de Nadim Asfar, dont le cheminement artistique l’a amené sur les contreforts de la Békaa. «Toute la complexité du paysage se concentre ici : entre zones militaires et zone de tranquillité, coulisses de la guerre, grenier du pays, archive des lieux. Tout se mélange et se succède», écrit-il dans le texte de présentation de l’exposition.
Pour ce photographe de 44 ans, il s’agit de «regarder la nature», avec la neutralité d’un topographe.
En vis-à-vis, les clichés de l’ethnologue et photographe Houda Kassatly, qui rentre dans son sujet en s’intéressant davantage aux détails.
Ce travail photographique contemporain, la galerie le met en parallèle avec les œuvres de Rafic Charaf, né à Baalbeck en 1932 (et mort en 2003) dont les peintures dégagent comme un sentiment de pâles beautés sur le point de s’évanouir.
À noter le travail en patchwork du jeune Issa Halloum, lui aussi très attaché à sa région natale où il vit toujours, connu dont les représentations colorées et lumineuses assurent un heureux contrepoint.
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