"Récemment, j’avais envie d’un format plus intime; le podcast s'est imposé"

 «Ne pas connaître mon père, qui est décédé avant ma naissance, a été déterminant pour moi. J’avais quelque chose à me prouver. À l’Université américaine de Beyrouth, quand mes camarades rêvaient de leur prochain week-end, je voulais déjà me démarquer et “devenir quelqu’un”.

Bizarrement, une carrière conventionnelle, si elle satisfaisait ma famille, ne me convenait pas. J’ai essayé la médecine. J’ai même été admis à la faculté, mais ce n’était pas pour moi. À défaut, j’ai suivi des études d’ingénieur. Mais mon vrai plaisir, je le prenais à animer une émission de radio sur la bande FM, qui venait tout juste d’être libéralisée. J’adorais cette liberté de ton et de choix. Je n’imaginais pas que cela serait déterminant pour ma carrière.

Le PDG de Télé-Liban me proposa alors d’animer un magazine francophone sur sa chaîne. J’avais 22 ans, je n’y connaissais rien. Qu’importe, j’apprendrais sur le tas. J’ai toujours eu foi dans mes capacités. Sinon, qui l’aurait fait pour moi ? J’ai ensuite rejoint la MTV où j’ai découvert l’interview. Ma chance est d'avoir un bon rapport à l’autre. J’ai eu l’occasion depuis d’interroger beaucoup des grands de ce monde, d’organiser des émissions aux quatre coins de la planète et de créer la Fondation Takreem

Récemment, j’avais envie d’un format plus intime. J’ai choisi de créer un podcast, intitulé “Conversations”. Le premier épisode était consacré au prince jordanien Ali bin al-Hussein. Fils du roi Hussein et demi-frère du roi Abdallah II, il raconte, pour la première fois, les derniers jours de son père, la chute de l’hélicoptère de sa mère, la reine Alia, ou le divorce de sa sœur Haya qui a alimenté la presse internationale. De la petite histoire peut-être, mais dans laquelle je me retrouve.» 

Conversations with Ricardo Karam