L’Association des banques du Liban (ABL) a présenté le 20 mai des propositions alternatives à celles du plan de redressement adopté fin avril par le gouvernement. Le document, de 46 pages, propose de limiter la restructuration de la dette publique à la dette externe (en livres et en dollars) détenue par des investisseurs non résidents, qui s’élève à « 16 % de la dette totale » et de ne pas faire défaut sur la dette interne (en livres ou en dollars) due essentiellement aux banques du pays et à la BDL. Pour éponger les pertes de la Banque du Liban, l’association propose de créer un fonds de désendettement de la dette du gouvernement qui va gérer les actifs de l’État, estimés « à 40 milliards de dollars », sans pour autant l’en déposséder et verser des intérêts à la BDL.

Le fait d’épargner le secteur bancaire contribuera à un retour plus rapide de la croissance, estime l’association, en tablant sur une hausse du PIB de 2,1 % dès 2021, alors que le plan du gouvernement ne prévoit pas d’amélioration avant 2022 (+1,6 %). L’ABL considère que le Fonds monétaire international sera plus enclin à fournir une aide financière au Liban si le secteur bancaire n’est pas restructuré et reste capable de financer l’économie, et estime l’aide externe nécessaire jusqu’en 2024 pour redémarrer le pays à 8 milliards de dollars, contre 10 milliards dans le plan du gouvernement.