Au moment où l’Assemblée du peuple ouvrait sa nouvelle session, la Syrie annonçait ses prévisions budgétaires pour 2001. Le budget prévu s’élèverait à 322 milliards de livres syriennes (7 milliards de dollars), soit 17 % de plus que le précédent budget. Le projet, qui doit encore être approuvé par l’Assemblée, devra prendre en compte l’augmentation de 25 % des salaires des fonctionnaires et des militaires décrétée par le président syrien en août, et qui concerne près de 1,5 million de personnes, ainsi que l’augmentation de 20 % qui s’applique aux pensions de retraite. Le budget doit également prendre en compte le plan de plus d’un milliard de dollars annoncé le mois dernier pour la création, en cinq ans, de plus de 400 000 emplois pour les demandeurs d’emploi âgés de 18 à 24 ans.
Dans le même temps, la Syrie annonçait qu’elle avait réalisé un excédent commercial pour la première fois depuis dix ans au cours du premier trimestre 2000. Ce surplus de 2,5 milliards de livres syriennes (plus de 33 millions $) serait principalement dû à l’augmentation des prix du pétrole.
Selon le quotidien Techrine, les exportations du premier trimestre 2000 se sont chiffrées à 1 milliard $, dont 750 millions $ de brut, soit une augmentation de 50 % par rapport à la même période en 1999. Les autres exportations sont les textiles (111 millions $) et les produits agricoles (45 millions $).
Selon les sources, l’augmentation des exportations a été plus que suffisante pour contrebalancer une augmentation de 31 % des importations. Les principaux clients de la Syrie sont l’Europe et l’Asie. En revanche, les importations arabes de produits syriens ont chuté de 24 % au cours du premier trimestre 2000 par rapport à la même période en 1999.
Cependant, à la faveur de la “transparence” dont la Syrie entend faire preuve dans le débat économique, des représentants du secteur privé ont estimé que les statistiques officielles concernant les exportations et les importations ne reflétaient pas la réalité, et pouvaient laisser croire que la situation économique du pays était meilleure qu’elle ne l’est en fait.
Outre le projet de budget, l’Assemblée syrienne devra se prononcer sur plusieurs sujets économiques ayant trait aux velléités de libéralisation et de modernisation des structures. Des responsables syriens avaient annoncé que le processus se ferait à grande vitesse et débuterait par l’établissement de banques commerciales privées et irait même jusqu’à l’instauration du secret bancaire. Mais, il y a quelques semaines, les commissions parlementaires chargées de se pencher sur ce dossier ont, très prudemment et de manière bien prévisible, recommandé de reporter toute l’affaire à plus tard, certains arguant que des banques privées ne feraient que dilapider les biens publics.