Le confinement général de deux semaines imposé par le gouvernement sortant est censé soulager le secteur hospitalier, mais il n’y a aucune chance qu’il puisse interrompre la propagation du virus. Si rien n’est fait en ce sens, le Liban devra alterner entre reconfinement et déconfinement, malgré le coût de cette approche pour une économie déjà exsangue.

Les pertes  liés à l'épidémie représenteraient un milliard de dollars en 2020.
Les pertes liés à l'épidémie représenteraient un milliard de dollars en 2020. Marc Fayad

Il y a quelques mois, le Liban était loué pour sa « remarquable gestion » de l’épidémie de coronavirus. La communauté internationale n’en revenait pas de la leçon que lui donnait un pays pourtant éreinté par la crise. Dans la presse ou sur les réseaux sociaux, des résidents américains témoignaient même : ils restaient au Liban, où la gestion de la crise sanitaire leur paraissait exemplaire.

Aujourd’hui, c’est tout le contraire. Le Liban est devenu l’un des points chauds de la pandémie avec un taux de positivité (la proportion du nombre de personnes testées positives par rapport au nombre total de personnes testées) d’un peu plus de 15 % à comparer avec 8,5 % en Suède ou 8,3 % aux États-Unis.

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« Nous sommes dans une phase de transmission communautaire. La propagation du virus au sein de la population n’est plus maîtrisée », avertit l’infectiologue Jacques Mokhbat.

Comment en est-on arrivé là ?

Dans ce contexte, une question se pose inévitablement : comment a-t-on pu passer du statut de très bon élève à celui de cancre en moins de dix mois seulement ?

La réponse est simple : le laisser-aller des autorités, qui ont assez vite relâché la pression en misant sur le « civisme » de la population au lieu de renforcer les mesures visant à interrompre la chaîne de transmission du SARS-CoV-2.

Le gouvernement n’a ainsi pas longtemps persévéré dans la stratégie dite des « trois T » (tracer, tester et traiter, c’est-à-dire isoler), qui a permis de surmonter d’autres pandémies, notamment celles du SRAS et de la grippe H1N1 dans le passé.

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