En évoquant vendredi soir le scénario d’un flottement de la livre, le gouverneur de la Banque du Liban a annoncé la fin de l’ère de la parité fixe et du régime de changes multiples mis en place depuis octobre 2019. Mais si le système actuel présente des inconvénients évidents, est-il possible d’en sortir sans une solution politique d’ensemble ?

Le système de changes multiples s’est rapidement développé au Liban, où il y a en réalité une grande multiplicité de taux de change.
Le système de changes multiples s’est rapidement développé au Liban, où il y a en réalité une grande multiplicité de taux de change. Joseph Eid/AFP

Les régimes de parités multiples sont souvent mis en place dans les pays souffrant d’un déficit commercial ou de la balance des paiements, voire, comme dans le cas du Liban, d’une crise financière et monétaire, et qui ne peuvent plus maintenir une parité fixe avec le dollar. 

Depuis fin 2019, le Liban maintient la parité officielle de 1 500 livres libanaises le dollar, à laquelle s’ajoute une deuxième parité officielle pour les retraits plafonnés auprès des banques (conversion des dépôts en dollars en livres) au taux de 3 900 LL/dollar, tout en tolérant le taux de change fixé par le marché noir.

Pour la Banque du Liban (BDL), les avantages d’un régime de parités multiples sont évidents dans le cadre de la crise actuelle. Il lui permet de protéger autant que possible ses réserves de change, en contraignant les intervenants qui veulent effectuer des transactions commerciales non subventionnées, ainsi que des transactions en capital (convertir leurs avoirs en dollars cash, les placer en comptes dollars “fresh”, ou les transférer à l’étranger) à accepter une parité beaucoup plus élevée que la parité officielle (entre 8 500 et 9 000 LL actuellement au marché noir).

Cela permet d’amortir l’inflation dans la mesure o

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