La startup à vocation sociale B.O.T a lancé début février un site de mise en relation des entreprises à l’étranger avec les travailleurs indépendants libanais.

Compétitive, multilingue, qualifiée... La main d’œuvre libanaise a de multiples atouts pour séduire les entreprises à l’étranger qui veulent faire appel à des prestataires externes. Des talents que la « Lebanese Outsourcing Initiative » (initiative libanaise pour l’externalisation) entend faire valoir.
Lancée par la startup B.O.T, et soutenue par le groupe l'Orient-Le Jour, l’initiative vise à encourager des employeurs, notamment ceux qui sont issus de la Diaspora, à confier des missions de service ponctuelles à des travailleurs indépendants au Liban, dans différents domaines comme les ressources humaines, la finance, l’informatique, la traduction ou les industries créatives, à travers une plateforme de mise en relation gratuite. «Quelques 165 employeurs et candidats se sont déjà inscrits sur la plateforme», se félicite Charbel Karam, directeur du marketing et du développement chez B.O.T. «Mais le potentiel inexploité est énorme».

B.O.T, qui est elle-même une plateforme d’externalisation, en sait quelque chose. « Notre startup a paradoxalement connu sa meilleure année en 2020 ; nous avons voulu faire un geste en retour », poursuit-il.
Lancée en 2017 comme un programme de l’Unicef, en partenariat avec l’ONG DOT Lebanon, B.O.T est depuis juillet 2018 une entreprise sociale, soutenue par l’association philanthropique Alfanar et le réseau de financiers libanais à l’étranger, LIFE. Sa mission : décrocher des contrats de sous-traitance, essentiellement dans le domaine de la collecte et du traitement de données, et en confier l'exécution à des Libanais, issus de milieux défavorisés ou de groupes souvent discriminés sur le marché du travail, comme les femmes ou les jeunes en recherche d’un premier emploi. « Les candidats sont des bénéficiaires de nos ONGs partenaires, en particulier de DOT Lebanon, spécialisée dans la formation aux outils numériques, et passent un examen avant d’être ajoutés à notre base de données » explique Charbel Karam.

Cette base de données comprend désormais près de 2000 professionnels, dont plus de 370 ont déjà travaillé pour le compte de quelque 60 entreprises au Liban et à l’étranger, comme le cabinet de conseil américain Oliver Wyman, le groupe industriel libanais Malia ou encore le distributeur L’Artisan du Liban. Les missions sont confiées à B.O.T, qui sélectionne à son tour les candidats, coordonne le travail des équipes, et les rémunère.

La start-up, qui compte une dizaine d’employés, ne souhaite pas communiquer son chiffre d’affaires, mais indique que le nombre de missions réalisées en 2020 a augmenté de 26% sur un an, permettant aux freelancers impliqués de générer plus de 363.000 dollars.