Le Liban fait partie des mauvais élèves à l’échelle mondiale du point de vue des lois et réglementations influant sur la participation des femmes au marché du travail, selon un rapport de la Banque mondiale.

Le Liban obtient un score de 50 sur 100 concernant la discrimination professionnelle et les écarts de salaire entre hommes et femmes.
Le Liban obtient un score de 50 sur 100 concernant la discrimination professionnelle et les écarts de salaire entre hommes et femmes. Hussam Shbaro

Pas facile de travailler quand on est une femme au Liban. C’est ce qu’on peut retenir d’un rapport de la Banque mondiale qui compare les lois et réglementations affectant les opportunités économiques des femmes dans 190 pays. Le rapport intitulé «Les femmes, l’entreprise et le droit» publié dimanche se base sur un indice qui place le Liban en queue du peloton mondial.

Avec un score de 52,5 sur 100, le Liban est est en effet largement en dessous de la moyenne mondiale, qui est de 76,1, mais un peu au-dessus de la moyenne de la région Moyen-Orient Afrique du Nord. Le monde arabe n’est toutefois pas une référence, avec une moyenne plus basse que tous les autres blocs régionaux, et une disparité très importante entre les meilleurs de la classe – le Maroc (75,6) et la Tunisie (67,5) mais aussi l’Algérie (57,5) et le Bahreïn (55,6) – et les plus mauvais élèves, comme le Koweït (28,8), le Yémen (26,9) et les territoires occupés (26, 3).

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C’est au niveau des conditions de travail durant et après la grossesse que le Liban enregistre sa pire performance – 20 sur 100 – avec un congé maternité limité à 10 semaines, loin des standards internationaux, et un congé paternité inexistant. L’accès aux prestations de retraite ou, dans le cas du Liban, aux indemnités de fin de service de la CNSS, ne vaut également au Liban qu’un score de 25 sur 100.

L’indicateur «travail», analysant les lois influant sur la décision des femmes d’entrer dans la vie active, s’élève par ailleurs à 50 sur 100. Le Parlement a notamment adopté en décembre une loi criminalisant le harcèlement sexuel, en particulier sur le lieu de travail. Mais le texte néglige «la prévention, les réformes nécessaires du droit du travail, le suivi et les recours civils», avait dénoncé l’ONG Human Rights Watch.

Le Liban obtient le même score de 50 sur 100 concernant la discrimination professionnelle et les écarts de salaire entre hommes et femmes.

Les contraintes juridiques associées au mariage et la gestion des actifs selon les sexes en matière de droit matrimonial et successoral, liées aux lois religieuses, valent également au Liban respectivement des scores de 60 et 40 sur 100.

Seuls points véritablement positifs d’un point de vue légal et réglementaire : la capacité des Libanaises à créer et diriger une entreprise (75) et leur liberté de mouvement (100).