Ce n’est pas encore la lune de miel. Encore moins un accord d’association et de partenariat. Mais le dégel syro-européen est entamé.
Au plan économique comme au plan politique, les relations entre la Syrie et l’Union européenne ont tendance à s’améliorer, lentement mais sûrement. Les prêts récemment consentis par la Banque européenne d’investissement (BEI) au secteur électrique syrien en sont une illustration. Le rapprochement entre la Syrie et l’Union européenne avait commencé, timidement, par une visite d’une délégation de la Commission européenne en avril dernier, quelque temps avant la disparition du président Hafez el-Assad. Le deuxième événement important dans ce domaine avait ensuite été la visite d’une délégation d’entreprises européennes en Syrie en septembre dernier.
En décembre 2000, la BEI décidait d’accorder à la Syrie un prêt de 75 millions d’euros à la Syrie pour l’expansion et la modernisation du réseau de distribution électrique. Il s’agissait là de la première opération de financement consentie par la BEI à la Syrie au titre du troisième protocole financier, dans le cadre de l’accord de coopération signé entre la Syrie et ce qui était alors la CEE en 1979. Les activités de la BEI en Syrie avaient été gelées depuis 1992. Le déblocage est intervenu après que la Syrie fut parvenue à un accord avec des pays européens au sujet de sa dette à leur égard.
Le mois dernier cependant, la BEI annonçait qu’elle allait octroyer à la Syrie un deuxième prêt de 11 millions d’euros pour le même projet de modernisation du réseau électrique. Ce nouveau prêt porte le total des contributions de la BEI au projet à 190 millions d’euros, et, selon un communiqué de la BEI, témoigne de la “ferme intention” de la BEI de «continuer à appuyer le développement économique de la Syrie».
Le projet de modernisation du réseau électrique syrien coûtera au total 349 millions d’euros et comprend la construction de 41 sous-stations, l’installation de lignes électriques aériennes haute tension et la pose de câbles souterrains haute tension dans certaines régions pour renforcer et interconnecter le réseau existant. Le prêt de la BEI concernera plus particulièrement la construction des sous-stations d’Alep et de Damas.
Le financement du projet, dont l’achèvement est prévu en 2005, sera assuré, outre la BEI, par le gouvernement syrien, le fonds d’Abou Dhabi pour le développement, le Fonds arabe pour le développement économique et social (AFESD) et la Banque islamique de développement.


