Un article du Dossier

Le marché de l’automobile touché par la crise

Les années 2009 et 2010 ont été sans conteste noires pour le secteur automobile mondial confronté à des faillites en série, des restructurations à tour de bras, des vagues de rappels sans précédent et à une crise financière aiguë. En 2011, la tendance s’est inversée et les prochaines années semblent prometteuses pour le secteur.
Le marché automobile mondial a progressé de plus de 5 % fin août 2011 à 48,9 millions d’unités (derniers chiffres arrêtés). Tous les marchés (parmi les 25 premiers mondiaux) ont progressé, à l’exception du Japon, de la Turquie et de la Malaisie.
Le marché chinois s’est maintenu à la première place mondiale, devant les États-Unis. Le Japon arrive à la troisième place des ventes suivi par le Brésil qui rattrape rapidement son retard sur le pays du Soleil-Levant (350 000 véhicules de moins sur les huit premiers mois).
Viennent ensuite l’Allemagne, l’Inde, la Russie, le Canada, la France et l’Iran. L’Italie et le Royaume-Uni occupent respectivement les quatorzième et seizième places. Les ventes dans ces pays ont progressé en moyenne de 15 %.
Carlos Ghosn, président de Renault et de Nissan, a récemment déclaré à Reuters que les ventes mondiales d’automobiles atteindront un niveau record en 2011. Il a ajouté s’attendre à une croissance des ventes de véhicules aux États-Unis en 2012.
Les premiers mois de 2011 confirment  cette tendance. Le marché automobile mondial a progressé malgré les perturbations de la production liées à la catastrophe nucléaire au Japon. L’archipel a été le premier touché avec près d’un mois de production perdu. Mais ses constructeurs relèvent la tête plus vite que prévu. L’Europe, elle, poursuit sa convalescence après le retrait des subventions publiques qui ont soutenu le marché pendant la crise.
D’après les prévisions de constructeurs européens, la tendance haussière devrait se poursuivre durant les prochaines années. La production devrait atteindre 83 millions d’unités en 2013, et 93 millions en 2016. En 2018, le seuil des 100 millions de voitures devrait même être dépassé.
Le cabinet de conseil PricewaterhouseCoopers (PwC) a prévu début octobre une hausse de 6,1 % de la production mondiale cette année, à 75,2 millions d’unités, contre 71,5 millions initialement, grâce à la reprise rapide du Japon (qui devrait produire 8,39 millions de véhicules en 2011) et à la forte croissance de la Chine (15,25 millions d’unités attendues).
Pour 2012, PwC prévoit une progression sensible de la production mondiale, à 83,5 millions d’unités, en hausse de 16,8 % par rapport à 2010.
L’augmentation de la production prévue l’an prochain – 6,7 millions d’unités – sera imputable à 60 % aux pays émergents d’Asie (dont 2 millions d’unités pour la Chine), contre 44 % en 2011, précise le cabinet. En comparaison, l’Union européenne ne produira que 100 000 véhicules de plus en 2012 ; l’Amérique du Nord fabriquera 800 000 véhicules supplémentaires et les pays d’Asie-Pacifique 800 000 véhicules de plus également, après un déclin de 400 000 unités cette année dû au tsunami au Japon.
À plus long terme, PwC estime que 57 % de la production mondiale devrait provenir d’Asie-Pacifique entre 2010 et 2017, dont 38,6 % de Chine.
L’embellie semble s’installer dans la durée donc pour le marché automobile mondial, à moins qu’une grave crise ne vienne enrayer la machine.

dans ce Dossier