Un article du Dossier

Le marché de l’automobile touché par la crise

Elles s’appellent Great Wall, Brilliance, Chana, Chery, Geely ou JAC, les marques chinoises restent largement méconnues au Liban et boudées par les consommateurs, alors que l’industrie automobile chinoise est en plein essor.
Les marques chinoises présentes au Liban ont vendu moins de 200 voitures fin septembre 2011, en baisse de 10 % par rapport à l’année précédente. Elles ne représentent que 0,7 % du total des ventes durant cette même période.
« Toute nouvelle marque a besoin de temps pour s’imposer sur un marché, qu’elle soit chinoise, japonaise, européenne ou coréenne », justifie Yasser Dabboussi, PDG de Dabboussi Group (Great Wall).
« Nous estimons à cinq ans le temps nécessaire aux voitures chinoises pour faire aussi bien que les coréennes au niveau des ventes », assure-t-il. « Nous avons déjà vendu 67 véhicules depuis avril, date de l’ouverture de nos concessions, ce chiffre est bien au-dessus de nos prévisions pour 2011 », dit-il.
« L’industrie chinoise subit la concurrence des grands constructeurs qui se sont installés en Chine et qui produisent au même coût », affirme pour sa part Assaad Dagher, PDG de Sofidal, la holding du groupe Dagher-Hayeck (Peugeot, Citroën, Kia, Mitsubishi, Seat, Saab). « La différence avec la Corée réside dans le fait qu’aucun constructeur étranger ne s’est installé sur le sol coréen », dit-il.
Pour Walid Rasamny, PDG de Century Motor Company (Hyundaï), « il faut du temps pour que les voitures chinoises puissent s’imposer sur le marché local et combler leur retard ».
Et pourtant, avec l’aide d’une croissance économique soutenue, la Chine a acquis une partie du savoir-faire occidental. SAIC (Shanghai Automotive Industry Corporation) a d’ailleurs obtenu son titre de premier constructeur chinois grâce à des partenariats avec General Motors et Volkswagen. Le groupe SAIC Motor possède même les actifs du constructeur britannique MG. Autre exemple parlant, Geely a racheté Volvo l’an dernier et a mis un pied ferme sur le marché européen en se chargeant de la fabrication des taxis londoniens.
L’empire du Milieu devrait produire près de 16 millions de véhicules en 2011 et fournir 39 % de la production mondiale d’ici à 2017, selon le cabinet de conseil PricewaterhouseCoopers (PwC).
Cependant, le marché intérieur chinois reste le principal moteur de croissance des constructeurs chinois. Les exportations de véhicules demeurent limitées (environ 200 000 véhicules en 2010). Ne disposant pas des gammes adaptées aux grands marchés mondiaux (États-Unis, Japon, Europe), les constructeurs chinois font leurs armes à l’international sur des marchés plus périphériques (Amérique latine, Moyen-Orient, Asie du Sud-Est, Russie, essentiellement).

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