Un article du Dossier

Cinéma libanais : comment entrer dans la cour des grands ?

On connaissait les fonds d’aide européens ou américains à destination des cinémas dits “du sud”, mais depuis quelques années, des fonds voient le jour dans le monde arabe afin d’aider la production régionale. De l’écriture du scénario à la distribution, en passant par la production, différents fonds sont ouverts aux cinéastes du monde arabe parfois sous conditions de nationalité. Ils sont financés par des bailleurs privés ou des donateurs individuels.

Écriture de scénario
La Fondation Liban Cinéma organise annuellement des sessions d’écriture de scénario, le plus souvent en collaboration avec le Festival des films européens organisé par la Délégation de l’Union européenne au Liban.
Le Festival international du film de Haïfa organise également une conférence internationale de pitch de projets.
Un projet d’atelier d’écriture de scénario est en gestation aux Journées cinématographiques d’Alger.

Aide à la production et à la postproduction
Au Liban, l’Afac octroie jusqu’à 15 000 dollars pour le développement d’un projet au producteur ou directement au réalisateur si le film est autoproduit, à condition que le film soit tourné dans le monde arabe ou que le sujet ait un lien avec le monde arabe.
Pour la production et la postproduction, cette somme peut atteindre les 50 000 dollars. Les projets sont étudiés par un jury composé en 2012 du Libanais Ziad Doueiri, de la Tunisienne Raja Amari et de l’Égyptien Waël Abdel Fattah.
Le Festival d’Abou Dhabi a lancé en 2010 le fonds Sanad : un fonds d’aide pour les productions cinématographiques dans le monde arabe, et ce à travers des subventions d’un total de 500 000 dollars par an qui peuvent atteindre les 20 000 dollars par projet. Sanad signifie “soutien” en arabe, le fonds offre des bourses en deux catégories pour les longs-métrages et les documentaires : le développement (écriture du projet, tournage) et la postproduction.
Doha Film Institute : les réalisateurs et producteurs du Moyen-Orient peuvent postuler à ce fonds d’aide si le sujet et/ou la production sont rattachés à cette zone géographique. Pour les courts-métrages, l’aide à la production varie entre 5 000 et 10 000 dollars, l’aide à la postproduction entre 1 000 et 5 000 dollars. Pour les longs-métrages de fiction, le fonds prévoit 20 000 dollars pour le développement, 100 000 dollars pour la production, 60 000 dollars pour la postproduction, 20 000 dollars pour la promotion.
La Dubai Film Connection lancée en 2007 par le festival de Dubaï est dotée de nombreux prix : ARTE international (7 800 dollars), DIFF (trois bourses de 15 000 dollars), Film Clinic (DIFF, 10 000 dollars pour un premier film), Screen Institute Beirut (15 000 dollars pour un documentaire), Cannes Producers Network (cinq accréditations gratuites).
Concernant la postproduction, le fonds Enjaaz, ouvert aux cinéastes d’origine arabe, attribue des soutiens allant jusqu’à 100 000 dollars par film et un programme de formation euro-arabe.
Lors des Journées cinématographiques de Carthage (biennale, prochaine édition en 2014) : les “Ateliers de projets” permettent à des porteurs de projets africains et arabes de rencontrer des producteurs et des responsables de fonds d’aide internationaux. Différentes bourses y sont attribuées par l’Alecso (10 000 dollars), l’OIF (Organisation internationale de la francophonie) 13 000 dollars, l’Institut français de coopération à Tunis (13 000 dollars).

Distribution
Medis, le premier réseau de distributeurs du sud de la Méditerranée a été lancé à Dubaï en 2012. Pour l’instant, le fonds est financé par le réseau Euromed audiovisuel III, un programme financé par l’Union européenne. L’organisation assure le secrétariat et la prise en charge partielle des billets d’avion pour quelques événements. Mais dans six mois il devra fonctionner sur des fonds propres, il appartiendra alors à l’association de trouver son financement auprès des États de la région ou ailleurs. Le fonds réunit une vingtaine de distributeurs dont la cotisation est de 150 euros la première année, 200 les années suivantes. Il s’agit d’une association à but non lucratif. Plusieurs chantiers sont ouverts, comme par exemple une étude sur l’état de la distribution dans les pays arabes, la mise en place d’un mécanisme d’achat groupé de films pour la région, des propositions pour lutter contre le piratage ou la mise en place d’un service de vidéo-à-la-demande. Les partenaires pour le Liban sont l’Afac et le Beirut Screen Institute, aux côtés de fonds égyptiens, tunisiens, marocains, algériens, jordaniens, palestiniens, qataris et émiratis.
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