Selon l’agence de conseil immobilier Ramco, les prix des appartements en construction à Beyrouth ont baissé de 0,7 % en 2014. Ce chiffre reflète la stagnation actuelle du marché immobilier.
Quels que soient les indicateurs (nombre et valeurs des ventes immobilières, livraison de ciment, permis de construire, taxes foncières, etc.), les analyses aboutissent au même constat : le secteur résidentiel à Beyrouth traverse une période d’accalmie. Commencée il y a deux-trois ans, elle perdure et semble bien installée. Réalisée sur un panel de 249 immeubles en construction, répartis dans 67 quartiers de Beyrouth municipe, une étude réalisée par l’agence de conseil immobilier Ramco révèle une baisse des prix de 0,7 % en 2014. Cette baisse reste très légère, mais elle est le signe d’une tendance.
Ce chiffre vient aussi contredire l’adage populaire suivant lequel l’immobilier au Liban « ne recule jamais ». Beyrouth n’est pas à l’abri de baisses possibles.
Surtout, cette diminution des prix marque une nouvelle phase du marché. Elle traduit le fait que de plus en plus de propriétaires sont en train de réajuster leur grille avant même la phase des négociations qui est devenue une pratique courante au Liban et qui peut varier en fonction des cas de 5 à 15 %.
Cette baisse de 0,7 % reflète aussi un ralentissement des ventes. Pourtant, la demande existe. Les acheteurs potentiels sont toujours présents sur le marché, mais ils multiplient les visites et prennent leur temps. Surtout que les options disponibles entre les produits anciens, les appartements en construction et les unités terminées invendues ne cessent d’augmenter. Les acquéreurs n’ont que l’embarras du choix. Naturellement, les biens avec défaut et mal situés sont les plus affectés.
Devant une telle situation, certains promoteurs ne veulent plus attendre et concèdent tout de suite des réductions aux personnes intéressées. Ainsi, ils cherchent à redynamiser la commercialisation de leur propriété en essayant d’être plus attractifs par rapport à la concurrence. Cette stratégie est une bonne nouvelle pour les acheteurs qui peuvent bénéficier ici et là de bonnes occasions. Ainsi, 27 % des projets répertoriés par Ramco ont réajusté leur prix. Dans 70 % des cas, les baisses varient de 1 à 10 %. Les chutes supérieures à 15 % sont rares et ne concernent que six immeubles sur le panel de 249 immeubles dans l’ensemble de Beyrouth.
Néanmoins, cette légère baisse ne doit pas occulter que la grande majorité des projets en construction (49 %) a maintenu ses prix en 2014. Cette observation n’est pas récente, puisque beaucoup d’immeubles affichent les mêmes prix finalement depuis 2012-2013.
À l’opposé, 24 % des immeubles ont augmenté leur tarif. Pourtant ni le coût du foncier ni le coût de construction n’a augmenté en 2014. Dans ces cas, les promoteurs cherchent à profiter de leur bon taux de vente afin d’accroître leur profit. Ces quelques hausses ne changent pas la tendance de fond du marché. Depuis 2011-2012, celle-ci est à la décrue très lente des prix de l’immobilier beyrouthin.
Contrairement à d’autres projets qui peinent à liquider leur stock, ces propriétaires ont bien vendu et ne voient aucune raison de ne pas en profiter. Il s’agit souvent de cas isolés de produits bien conçus, très bien situés avec une superficie adéquate par rapport à la demande et surtout proposés par des promoteurs bénéficiant d’une solide réputation.
Quid de 2015 ? Bien que la baisse observée en 2014 soit faible, rien n’indique un inversement de la tendance dans les mois à venir, le marché résidentiel restant tributaire de l’évolution de la situation politique et sécuritaire locale et régionale.



