L’érosion des prix entamée en 2014 s’est poursuivie en 2015. Selon l’agence de conseil immobilier Ramco SARL, les prix des appartements en construction à Beyrouth ont baissé de 1,2 % en 2015.

Pour la seconde année consécutive, les prix affichés au premier étage par les promoteurs sont à la baisse. En 2014, la réduction était de 0,7 %. En 2015, la chute a atteint 1,2 %.
L’étude se base sur les prix demandés par les promoteurs qui excluent toute marge de négociation et tout escompte.
Si la baisse est finalement infime, cet indice, qui couvre 248 immeubles résidentiels en construction répartis dans 61 quartiers de Beyrouth municipe, traduit l’état de morosité actuel du marché immobilier dans la capitale.
Ainsi, l’année 2015 a été conforme aux prévisions. Faute d’une reprise suffisante de la demande dans un contexte économique délicat et une impasse politique locale, le secteur immobilier reste englué dans une phase de stagnation.
Cette baisse des prix observée par l’agence Ramco SARL s’ajoute à la baisse de nombreux indicateurs du secteur en 2015 : livraison du ciment
(-8,6 %), nombre des ventes immobilières (-10,4 %), valeur des ventes (-10,5 %), taxes foncières (-5,3 %).
Dans un tel contexte, 29,8 % des projets (74 promoteurs sur 248) ont réajusté leur prix à la baisse. C’est 9 % de plus qu’en 2014. Dans 44 % des cas, les baisses sont inférieures à 5 %. Seize cas sur les 248 immeubles répertoriés ont proposé des réductions de 10 à 20 %.
Dans un marché de plus en plus concurrentiel où les disponibilités n’ont jamais été aussi nombreuses entre les appartements en construction, les invendus et les reventes, certains promoteurs ont été touchés par le ralentissement de leurs ventes. Les publicités dans les médias et les murs de la ville ne suffissent plus pour attirer les clients. Beaucoup de sociétés de promotion immobilières de renom n’ont rien vendu depuis plusieurs mois. Ainsi, certains ont admis qu’il leur fallait réduire leurs prétentions pour attirer des acheteurs. Ces propriétaires ont compris que l’attentisme ne ferait pas leurs affaires.
Dans une ville où les rumeurs circulent très vite, afficher des rabais substantiels est un acte fort, un coup de marketing. Afin de relancer ses ventes qui stagnaient, un important promoteur au centre-ville n’a pas hésité à faire circuler l’information d’une baisse de prix de 10 à 20 %. Cela lui a permis d’attirer les regards sur son projet et de finaliser plusieurs ventes. Ce qui confirme que si les prix baissent, les ventes suivent.
Toutefois, la grande majorité des projets en construction (56,9 %) ont maintenu leurs tarifs au cours de l’année écoulée. Ce chiffre prouve que les promoteurs ont encore beaucoup de difficultés à annoncer officiellement une chute des prix. Ils préfèrent annoncer la même valeur qu’en 2014 et attendre qu’un client potentiel se manifeste. Ce n’est que si l’intérêt est sérieux que le promoteur affiche une réelle flexibilité et négocie à la baisse son bien.
La tendance est toujours à des prix de vente largement négociés. Les ristournes sur le prix de vente sont globalement en train d’augmenter. Ainsi, les marges de négociation varient selon les cas de 7 à 20 %.
À l’opposé, 33 promoteurs sur 248 (soit 13,3 % des immeubles) ont augmenté leur tarif. Cela reste des cas isolés à contre-courant de l’évolution du marché. Ces hausses étonnent dans un contexte où les coûts de construction et les valeurs foncières sont en baisse.