Le marché immobilier commercial à Beyrouth a été affecté en 2016 par la situation économique et politique locale. Les loyers sont en baisse et les disponibilités ne cessent d’augmenter.
L’agence de conseil immobilier Ramco a identifié les quatre principales artères commerciales d’Achrafié où le stock de l’offre locative est le plus important.

Les disponibilités commerciales à Achrafié n’ont jamais été aussi importantes. Les boutiques à louer se comptent par dizaines. Certains quartiers sont davantage touchés que d’autres. Selon Ramco, il y aurait environ 10 150 m2 de boutiques disponibles dans les secteurs suivants : Sodeco, Charles Malek, Gemmayzé et Sassine.
Ce phénomène s’explique, en partie, par la cherté des loyers qui sont disproportionnés par rapport à la rentabilité des locaux. De plus, la multiplication des locaux n’a pas été suivie d’une hausse de la demande qui a été pénalisée par la stagnation du pouvoir d’achat des Beyrouthins. Le résultat est qu’Achrafié compte de nombreux locaux vacants en attente de séduire des locataires potentiels.
Avec plus de 3 800 m2 de locaux à louer, Sodeco arrive en première position de ce classement. Ce stock est dû à l’immeuble Sama Beirut qui compte plusieurs boutiques à louer à la fois rue Petro Trad (Sodeco) et Élias Sarkis. Ces unités ont été mises récemment sur le marché locatif et à la vente. L’étude de Ramco ne comptabilise pas les emplacements dans les axes secondaires ni les boutiques qui n’ont pas d’accès sur la rue comme les emplacements à l’intérieur de la galerie Sodeco Square. Idéalement situé au cœur de Beyrouth et en bordure d’Achrafié, Sodeco séduit principalement les établissements bancaires et les enseignes de restauration. Si la rue Petro Trad dispose d’une structure commerciale (galerie, bijouterie, restaurants) depuis de nombreuses années, les locaux de Sama Beirut veulent se démarquer en visant des enseignes haut de gamme.
Quelle surprise de retrouver l’avenue Charles Malek en seconde position ! Les fermetures en 2016 des enseignes La Cigale et Legrand, et le déménagement de la banque Cedrus vers un autre local ont mis sur le marché de vastes locaux qui peinent à retrouver preneurs. Actuellement, une poignée de locaux sont à louer, mais ils représentent, quand même, une surface totale de
2 727 m2. Principale artère traversant Achrafié, l’avenue bénéficie d’une excellente notoriété. Bien que la demande soit importante, les loyers demandés (de 1 000 à 1 100 dollars le m2 par an) plombent l’enthousiasme des professionnels. Ces valeurs font partie des plus élevées de Beyrouth hors le centre commercial ABC. Dans la conjoncture actuelle, l’avenue Charles Malek ne semble plus capable d’atteindre la barre symbolique des 1 000 dollars le m2 annuel. La juste valeur devrait se situer de 600 à 800 dollars.
Retrouver la rue Gouraud dans ce classement n’a rien de surprenant. La rue est en déclin depuis plusieurs années. Concurrencée par Mar Mikhaël et Badaro, elle n’arrive pas à retrouver une nouvelle dynamique. De nombreux restaurants ont fermé laissant un alignement de vitrines abandonnées. Dernièrement, les enseignes Olio et Soto ont mis la clé sous la porte. Pourtant, de nouvelles enseignes sont arrivées ces derniers mois comme Le Grenier à Pain, mais cela n’a pas été suffisant pour combler les 2 379 m2 de locaux à ce jour à louer. Certains locaux sont vacants depuis des mois, voire des années. Paradoxalement, la baisse des loyers (de 200 à 500 dollars le m2 par an) n’arrive pas à convaincre les récalcitrants d’investir à Gemmayzé.
Une dizaine de locaux sont sur le marché locatif le long des axes qui mènent à la place Sassine. Ces disponibilités s’expliquent surtout par les loyers demandés qui varient de 700 à 850 dollars le m2 en fonction de l’emplacement et de la surface. L’inflation est encouragée par les propriétaires qui veulent profiter de la proximité de l’ABC.