À l’image du marché immobilier d’affaires, le secteur des cliniques stagne. Aucun nouveau projet n’a été lancé au cours des trois dernières années, les prix de vente fléchissent de 5 à 10 % et les loyers sont en baisse de 10 à 20 %.

La dynamique observée de 2012 à 2014 avec le lancement de cinq projets de cliniques à proximité des principaux hôpitaux de Beyrouth, comme Maamari 89 à Clemenceau, Vision 1974 à Hamra, Grafite 834 à Geitaoui, Rubik 1709 et Dourat Lubnan à Hôtel-Dieu, commence à fléchir.
Aucun nouveau projet n’a été proposé depuis trois ans.
L’appétit des promoteurs est surtout affecté par une certaine saturation de ce marché de niche. En fait, beaucoup de cliniques ont été achetées par des investisseurs. Si les projets sont des réussites commerciales, puisqu’ils se sont très bien vendus, ils ne répondaient pas nécessairement à une demande spécifique de la part de médecins, mais plutôt à un intérêt spéculatif de la part d’investisseurs.
Ainsi, la multiplication des produits mis dernièrement sur le marché locatif est en train de tirer les loyers à la baisse. L’offre dépasse la demande.
Avec la présence des hopitaux AUBMC, Najjar et Bekhazi Medical Center (BMC), Hamra est la première destination médicale à Beyrouth.
Le quartier compte des centaines de cliniques réparties dans les immeubles al-Mabani, Ras Beirut Clinic, Lion’s, Specialty Clinics Center, Gefinor et Marignan.
De nombreux médecins qui officient surtout à l’AUBMC ont des cliniques privées. Leur intérêt se focalise sur de petits espaces avec une salle d’attente et un cabinet de consultation.
Jusqu'à la fin des années 90, le secteur des cliniques à Hamra n’était pas la priorité des promoteurs qui privilégiaient les projets résidentiels.
Pendant environ une quinzaine d’années, aucun projet n’a demarré. Ce n’est qu’en 2011 que l’immeuble Vision 1974 a été mis sur le marché sur la base de 5 300 dollars le m2.
Livré en 2016, le projet qui compte 58 cliniques et bureaux de 59 à 89 m2 a été un succès commercial. Quasiment la totalité du projet a été vendu avant la fin des travaux. Au total,
80 % des cliniques ont été achetées par des médecins. Toutefois, beaucoup d’entre eux ont acheté en tant qu’investisseurs dans le but dans un premier temps de mettre leur bien sur le marché locatif.
Les acheteurs espéraient qu’avec un investissement initial de 300 000 à 450 000 dollars, ils pouvaient obtenir un rendement de 5 % par an.
Toutefois, l’arrivée de plusieurs dizaines de cliniques sur le marché à Hamra a coïncidé avec une baisse de la demande que ce soit à la vente et à la location.
L’abondance de cliniques a entraîné une baisse des prix et des loyers.
Les produits les plus hauts de gamme qui étaient affichés à 300 dollars le m2 annuel sont désormais proposés entre 225 et 250 dollars, soit une baisse d’environ 20 %.
À l’opposé, les cliniques dans des immeubles plus anciens et peu entretenus s’affichent entre 150 et 200 dollars le m2 annuel.
Deux immeubles de cliniques ont été lancés autour de l’Hôtel-Dieu à Achrafié : Rubik 1709 et Dourat Lubnan. Ils totalisent 9 200 m2 de bureaux et de cliniques. Le projet de bureau Point A à proximité du Grand Lycée qui sera livré dans quelques semaines a également attiré quelques médecins.
Situé le long de l’avenue Alfred Naccache, le projet Rubik 1709 est le plus proche de l’Hôtel-Dieu avec une majorité de cliniques inférieures à 100 m2. À ce jour, 75 % du projet a été vendu, mais les ventes patinent depuis plusieurs mois. Plus de 1 000 m2 sont encore à la vente, de 4 350 à 4 650 dollars par m2.