Selon l’agence de conseil immobilier Ramco, la surface moyenne d’un appartement en construction à Beyrouth était de 198 m2 en 2016. C’est 8 % de moins par rapport à 2015.

Inexorablement, la surface des appartements neufs à Beyrouth se rétrécit d’année en année. Le processus n’est pas récent, mais il prend des proportions de plus en plus importantes. La surface moyenne d’un logement est désormais sous la barre symbolique des 200 m2, puisqu’elle est passée de 310 m2 en 2009 à 198 m2 en 2016. Elle a perdu 18 m2 entre 2015 et 2016, soit 8 %, et 112 m2 en sept ans (plus de 36 %).
Face à la hausse des prix de l’immobilier depuis 2005 et la stagnation du pouvoir d’achat des Libanais, les promoteurs ont dû s’adapter pour continuer à vendre. À défaut de pouvoir baisser leurs tarifs, ils ont été contraints de réduire les surfaces des appartements. S’il est quasiment impossible de retirer la chambre de bonne et la toilette des invités, les architectes ont rogné surtout sur les tailles des salons, de la cuisine et des chambres à coucher.
Le centre-ville de Beyrouth se démarque avec une moyenne de 286 m2, un nombre toutefois en baisse de 11 % par rapport à 2013, date à laquelle la moyenne était de 323 m2.
La moyenne est de 197 m2 à Achrafié contre 185 m2 à Beyrouth-Ouest où la baisse des surfaces a été importante au cours des douze derniers mois, l’appartement moyen ayant perdu 15 m2.
Si Beyrouth-Ouest a la plus petite moyenne, avec un nombre important d’appartements de 150 à 200 m2, les promoteurs hésitent encore à proposer des studios inférieurs à 100 m2.
Ils ne sont que trois actuellement à avoir misé sur ce créneau. Par exemple, aucun promoteur n’a encore pensé construire des studios à proximité des universités AUB, à Hamra, et LAU, à Koraytem, qui pourraient intéresser  des étudiants ou des investisseurs.
À l’inverse, il y a 23 chantiers à Achrafié qui offrent de petites surfaces dont 19 projets de 56 à 89 m2. La palme du plus petit appartement actuellement en construction revient à un immeuble dans le quartier Fassouh avec un studio de 56 m2.
Cette superficie inclut une partie des espaces communs, l’épaisseur des murs et les bacs à fleurs, l’espace “utilisable” est donc très réduit et se résume à une cuisine ouverte, une salle de bains, un salon et une chambre à coucher. Ce format de poche est en plein boom à Achrafié et plus spécifiquement à Fassouh où cinq chantiers proposent des produits inférieurs à 100 m2.
Ce secteur n’a pourtant rien d’un quartier branché ni bobo. Il n’y a aucune activité festive ni université à proximité. Fassouh est une adresse résidentielle sans charme spécifique, mais bien situé, à quelques minutes de la place Sassine. Aujourd’hui, plusieurs promoteurs exploitent avec succès cette niche. Les prix demandés, de 200 000 à 400 000 dollars en fonction des étages, permettent de cibler deux types de clients : les investisseurs qui mettront ensuite leur propriété sur le marché locatif et des jeunes en couple ou célibataires à la recherche d’un petit pied-à-terre.
Au total, sur 309 immeubles en construction recensés à Beyrouth, 27 (soit 8,7 %) proposent des unités de 56 à 99 m2.