La future ambassade américaine, en cours de construction à quelques centaines de mètres de l’actuel complexe à Aoukar, s’est fixé des « objectifs d’économie d’énergie et de développement durable », affirme Christine Foushee Cardenas, directrice des ouvrages à l’étranger au département d’État américain. Selon elle, 75 % de l’eau consommée sera réutilisée pour irriguer le site, tandis que des panneaux photovoltaïques et des éclairages à basse consommation seront privilégiés. Le chantier, inauguré le 20 avril dernier, doit s’achever en 2022. Le complexe futuriste de 175 000 m2 dessiné par le cabinet d’architectes californien Morphosis comportera outre la chancellerie, la résidence des gardes de sécurité des marines, des logements de fonctions ainsi que divers points d’accueil pour le public. Symbolique oblige, la chancellerie, le consulat et les espaces ouverts aux visiteurs domineront le site sur son point culminant, tandis que les logements seront situés en contrebas du terrain avec vue dégagée sur la mer. Financé intégralement par le département d’État américain, le coût total du projet s’élève à 1,02 milliard de dollars. La réalisation des travaux a été confiée à la firme américaine BL Harbert Interational qui dispose notamment de bureaux à Dubaï. Ils impliqueront plus de 2 000 travailleurs américains, libanais et d’autres nationalités. « Cette nouvelle ambassade s’inscrit dans la nécessité d’assurer la sécurité américaine grâce à des infrastructures sûres et opérationnelles pour conduire au mieux les missions diplomatiques de notre pays », explique le département d’État.

De son côté, la municipalité de Dbayé, dont dépend Aoukar, se réjouit de la décision de l’ambassade de ne pas délocaliser. « La présence de l’ambassade américaine à Aoukar depuis 1983 participe au dynamisme de la région, souligne un élu qui préfère garder l’anonymat. Des restaurants, des commerces ont ouvert dans le village et tout autour. L’économie locale est stimulée. Le choix des États-Unis de rester inscrit cette dynamique dans le futur. »

Reste désormais à résoudre le problème des embouteillages fréquents aux alentours de l’ambassade. Un plan pour améliorer les conditions de circulation est à l’étude, promet la municipalité.