L'instabilité dans les pays de la zone MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) a eu un impact considérable sur les perspectives de croissance de la région, les performances économiques des pays de la région ayant été divisées par deux par rapport à la période pré-printemps arabe, souligne la Banque mondiale (BM) dans son dernier bulletin trimestriel. L'institution estime la croissance de la zone à seulement 2,1 % en 2017. Les perspectives sont toutefois plus favorables pour 2018 et 2019 avec une croissance qui devrait dépasser 3%, grâce à la reprise de la croissance mondiale ; l'augmentation des échanges avec l'Europe et l'Asie ; une plus grande stabilité des marchés de produits de base – particulièrement du pétrole ; et des réformes entreprises dans certains pays de la région. 

Au Liban, en revanche, « les perspectives économiques à moyen terme demeurent sombres », estime la Banque mondiale.  En 2017, le taux de croissance du PIB réel devrait rester à 2 %, comme en 2016. Pour l'année prochaine, l'institution ne prévoit qu'une légère accélération à 2,5 %, « en raison de l'augmentation prévue des dépenses (publiques et privées) motivées par les prochaines élections législatives ». Ces perspectives se basent sur l'hypothèse d'une poursuite de la guerre en Syrie avec des répercussions « maîtrisées » sur le Liban, bien que significatives, et d'une absence de réformes majeures.

La Banque mondiale rappelle en effet l’incapacité du gouvernement à mettre en place des réformes structurelles cruciales dans les finances publiques, l'énergie, la protection sociale et le climat des affaires.

Elle exprime également ses inquiétudes à propos de l’ingénierie menée par la Banque du Liban en 2016, dont « les retombées positives ont été de courte durée », et qui a été suivie d’une deuxième au printemps dernier. Ces opérations ont « contribué au redressement des réserves en devises » mais elles ont aussi encouragé les banques à rapatrier leurs avoirs extérieurs. La position extérieure nette du secteur bancaire a reculé de 1,1 milliard de dollars au premier semestre de 2017, « ce qui témoigne de la fragilité de cette dynamique », a prévenu l'institution. Elle ajoute que la normalisation attendue des taux d'intérêt mondiaux rendra plus difficile l'attrait des dépôts en devises, « à moins que les taux d'intérêt au Liban n'augmentent aussi, ce qui ne cadre pas avec les objectifs de la BDL à ce jour ».

 

 

 

 

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