Antoine Koyess : « Les promoteurs ne font pas de profits »

Pourquoi avoir associé des commerces, des bureaux et des appartements dans le même projet ?

Zeena Tower totalise environ 24 000 m2 vendables. Avec une telle surface, il fallait diversifier notre gamme de produits. Les bureaux et les appartements ont deux entrées indépendantes. La surface des bureaux est majoritaire, elle représente plus de 56% du projet. La corniche du Fleuve est devenue une région d’affaires avec une forte demande pour les bureaux.

Au-dessus des boutiques, nous avons deux niveaux de parkings, puis sept étages de bureaux avec des paliers de 1 490 à 2 455 m2. La partie résidentielle commence à partir du 10^e étage et offre une vue sur la mer. Les 37 appartements proposés varient de 82 à 375 m2, dont deux auront des jardins au 10e étage. Il y a aussi deux duplex au 18e étage.

Qui est l’architecte de Zeena Tower ?

Le design est signé du cabinet français Architecture-Studio en collaboration avec SKP (Samir Khairallah&Partners). Face au fleuve, l’idée de l’architecte est de faire une façade filtre végétalisée qui a un rôle esthétique et technique – atténuant l’impact du soleil et le son. Le matériau que nous allons utiliser est le béton fibré ultrahaute performance (BFUHP) de Ductal-Lafarge. Sa résistance est cinq fois supérieure à celle d’un béton traditionnel, nous sommes les premiers au Liban à utiliser ce produit, nouveau sur le marché.

Quelle est votre gamme de prix ?

Les prix des bureaux commencent au 3^e étage à 3 500 dollars le m2. Les appartements sont proposés à partir de 3 800 dollars le m2 au 10^e étage. Au moment de notre étude de marché, il y a 3-4 ans, nous pensions vendre plus cher, mais le marché immobilier a évolué différemment, et nos prix aujourd’hui sont 9 à 12 % moins cher que nos premières projections.

Avez-vous d’autres projets en cours ?

Début 2018, nous allons démarrer la construction d’un immeuble à Sioufi à côté du Collège des Saints-Cœurs avec 34 appartements de 94 à 180 m2. Les petites surfaces vont comprendre deux chambres à coucher avec une salle de bains. Nous avons minimisé les espaces perdus et réduit les couloirs. La grille des prix commence à 3 500 dollars le m2. Les cinq premières ventes auront un escompte de 7%.

Comment analysez-vous le marché immobilier actuel ?

Le marché traverse une phase difficile. La crise économique, sécuritaire et politique affecte les ventes. Les gens ne sont pas à l’aise pour acheter. Dans la conjoncture actuelle, les promoteurs ne font pas de profits.

N’est-ce pas contradictoire d’avoir lancé la construction de Zeena Tower et prochainement un projet à Sioufi, alors que le marché stagne ?

Il y a effectivement de moins en moins de nouveaux projets à Beyrouth. Toutefois, pour le projet de Sioufi, avec un premier prix de 300 000 dollars, nous répondons à une demande et nous nous adressons à une clientèle locale dont le pouvoir d’achat est moins affecté que les expatriés, dépendants du cours de pétrole et de l’instabilité régionale. C’est pour cela d’ailleurs que la Banque du Liban a émis une circulaire visant à encourager les expatriés à acheter des appartements avec des facilités de 2% d’intérêt annuel, mais aucune banque n’a encore adopté ce mécanisme, car il a besoin de quelques amendements.

Pour Zeena Tower, notre stratégie est à moyen terme. Même si le marché est mauvais, les travaux continuent au même rythme. Une fois que cette mauvaise phase sera terminée, les prix vont augmenter. C’est le bon moment d’acheter avant que la dynamique du marché ne change.