Selon l’agence de conseil immobilier Ramco, les prix affichés des appartements en construction dans la capitale ont reculé de 3,5 % en 2018.

L’étude annuelle réalisée par l’agence de conseil immobilier Ramco révèle une nouvelle baisse des prix du neuf dans la capitale en 2018, pour la cinquième année consécutive. La situation s’est toutefois nettement dégradée, avec une chute des prix affichés par les promoteurs de 3,5 % l’année dernière contre des baisses de 0,7 à 1,8 % entre 2014 et 2017. Cela représente une baisse de 114 dollars par mètre carré dans les projets en construction.

Le marché immobilier a été plombé l’année dernière par plusieurs facteurs : la dégradation de la situation économique, la baisse de la demande locale et expatriée, le retrait des investisseurs du marché beyrouthin, l’absence d’un gouvernement qui n’a été formé qu’en janvier 2019 et surtout les difficultés des ménages à emprunter. Même si l’achat d’un appartement en construction est échelonné, les acheteurs sont pénalisés par les taux élevés des crédits immobiliers.

Ainsi, le prix demandé a baissé dans 70 immeubles, soit 46 % des projets, ce qui n’est pas une surprise au vu de la crise actuelle. Les promoteurs qui avaient emprunté pour financer leurs projets se sont retrouvés pris au piège par leur banque. À court de liquidités, ils ont baissé leur prix dans l’espoir de relancer la commercialisation de leurs produits. Toutes les surfaces ont été touchées, pas seulement les grandes superficies ni les quartiers haut de gamme. Les produits de 150 m2 à Mousseitbé sont autant affectés que les appartements de 500 m2 au centre-ville.

Pour beaucoup, afficher de nouveaux tarifs était un moyen de redonner une nouvelle dynamique et d’attirer des acheteurs potentiels. Sur les 70 projets qui ont adopté cette stratégie, 21, soit 30 %, ont réduit leur tarif de 10 à 27 %. Par exemple, un appartement de 250 m2 dans un immeuble à proximité de la rue Verdun était proposé à 1,1 million de dollars en 2017. Le promoteur en demande désormais 800 000 dollars, soit 300 000 dollars de moins. De telles réductions reflètent l’ampleur des difficultés que subissent quelques promoteurs. Faute d’argent frais, certains d’entre eux ont du mal à payer leurs sous-traitants et leurs fournisseurs. Les projets accumulent les retards et dans des cas extrêmes sont suspendus.

Toutefois, dans la majorité des projets en construction (49,4 %), les tarifs affichés n’ont pas bougé au cours de l’année écoulée. La plupart des promoteurs préfèrent ne pas faire preuve de flexibilité d’emblée. Si leur taux de vente est acceptable, et qu’ils n’ont pas d’urgence à liquider leurs stocks, ils préfèrent maintenir les prix inchangés par rapport à 2017. Ils sont toutefois conscients des exigences des acheteurs et accordent des rabais une fois les négociations bien entamées.

Seuls 4,6 % des immeubles répertoriés sont plus chers que l’an passé. Ils sont sept promoteurs à avoir augmenté leur prix au cours des douze derniers mois.