Imad Fawaz : « Le marché actuel est propice à l’achat »

À quand remonte l’acquisition de cette parcelle ?
L’achat de ce terrain de 2 194 m2 remonte à 2005. Après avoir envisagé plusieurs projets résidentiels et de bureaux, nous avons finalement opté pour un immeuble d’appartements de cinq étages avec des boutiques au rez-de-chaussée.

Après l’excavation de la parcelle il y a 4-5 ans, le chantier a été suspendu. Que s’est-il passé ?
Il y a eu un retard administratif et l’obtention des permis a été longue. L’arrêt n’était pas voulu. Au contraire, nous aurions aimé lancer le chantier beaucoup plus tôt. Nous aurions ainsi bénéficié d’un meilleur contexte du marché immobilier. Cela dit, nous avons utilisé le délai subi pour améliorer le projet et réajuster les superficies.

Depuis la reprise du chantier en 2018, comment se déroule la commercialisation du projet ?
Notre stratégie est de vendre les appartements et de louer les espaces commerciaux. Malgré la difficulté du marché actuel, nous sommes sollicités. Toutefois 90 % des personnes qui nous contactent ne sont intéressées que par le prix au mètre carré. Ils ne se renseignent pas sur les spécificités de l’immeuble, alors que la qualité de la construction et l’emplacement sont déterminants.

Comment se compose votre immeuble ?
Le projet compte quatre blocs avec des entrées indépendantes. Mais seulement trois blocs sont mis en vente. L’accès piéton aux immeubles se fait par une cour intérieure paysagée uniquement accessible aux résidents. Notre projet se différencie des grandes tours du centre-ville, parce que nous n’avons qu’une poignée d’appartements, de 180 à 400 m2, avec 2 à 4 chambres à coucher. Nous avons toutefois la flexibilité de vendre de plus larges unités de 755 m2, voire 1 500 m2 en duplex. Les logements ont des hauteurs sous plafond de 3,15 à 3,55 mètres et les unités situées au 5^e étage ont une terrasse privée. L’immeuble compte également une salle de gym, un espace pour les conducteurs, des caves de 10 à 17 m2, des places de parking indépendantes et deux stations de chargement de batteries pour les voitures électriques.

Pour les espaces commerciaux, êtes-vous contacté par des locataires potentiels ?
Notre projet compte cinq boutiques sur trois niveaux, soit une surface totale d’environ 2 600 m2. Les locaux disposent de volumes exceptionnels avec des façades d’un seul tenant d’environ 6 mètres de hauteur. Nous sommes régulièrement sollicités, principalement par des restaurants. Nous savons que ce type d’activité peut payer des loyers importants, pourtant notre priorité actuellement n’est pas de louer à des restaurateurs. Nous cherchons plutôt des bijouteries, des banques, des galeries d’art, des franchises d’habillement, etc.

Vous faites partie des rares promoteurs au centre-ville, pourquoi avoir lancé votre projet alors que d’autres promoteurs mettent leur projet en attente ?
Le projet a commencé avant la crise. Notre positionnement haut de gamme cible un nombre limité d’acquéreurs, ce qui nous a encouragés à le poursuivre. Bien entendu, nous avons pris en compte la conjoncture actuelle et avons baissé récemment notre grille de prix. Notre stratégie fonctionne, comme le prouve notre dernière vente : un appartement de 755 m2.

Comment jugez-vous l’état du marché immobilier ?
Le secteur est actuellement très complexe. La morosité ambiante démoralise la population. La lecture des journaux chaque matin, qui mettent en avant l’imminence d’une catastrophe financière, contribue à refroidir l’ardeur des clients. Avec les rumeurs, ils craignent une baisse des prix après leur achat. La demande s’est effondrée. Elle ne reviendra que lorsque des signes de reprise se manifesteront. Cela dit, le marché actuel est propice à l’achat, avec des termes très favorables qui pourraient disparaître à la faveur d’une reprise, même légère.