
« Dans le courant des années 1990, Ziad Rahbani a un jour mentionné l’existence de séquences vidéo enregistrées de cette pièce », raconte Moe Hamzeh. « Nous avons essayé de le convaincre pendant plus de quinze ans de nous confier ce matériel afin de lui donner une seconde vie », ajoute-t-il. S’ensuit un travail de restauration sonore et visuelle pendant plus de deux ans et demi, puis de montage jusqu’à la sortie du film dans les cinémas du pays. Une production titanesque dont le coût global ne nous a pas été communiqué.
M média, qui estime déjà les recettes brutes des entrées à 1,2 million de dollars, entend bien prolonger le succès de “Bennesbeh labokra chou” en diffusant le film en version payante sur sa plate-forme, lancée en version beta en décembre 2015.
« Tous les Libanais qui vivent à l’étranger et qui n’ont pas eu la chance de voir le film au cinéma pourront ainsi y avoir accès », explique Moe Hamzeh, qui table sur des « centaines de milliers de vues en ligne ». Et M média ne compte pas s’arrêter là. Outre de possibles diffusions télévisuelles et la sortie du film en DVD, la société travaille déjà sur un autre projet, toujours en collaboration avec Ziad Rahbani : la renaissance de la pièce “Film Ameriki Taweel”, prévue pour 2016.
2016, l’année de tous les projets
Multiplier les créations originales, élargir son offre de films, courts-métrages et documentaires, lancer une bibliothèque de livres en ligne… les projets de M média pour 2016 sont nombreux et ambitieux. « Dans le courant de l’été, nous allons proposer différentes formules d’abonnements qui permettront à nos visiteurs de découvrir des contenus exclusifs et sans publicité », explique Moe Hamzeh, qui précise que la plate-forme sera financée à la fois par la publicité et les abonnements, sans toutefois révéler la répartition de ces sources de financement. Il rappelle par ailleurs que M média ne vise pas seulement le public libanais mais plutôt l’ensemble de la région, et même au-delà, toutes les personnes intéressées par la culture arabe. Car c’est bien sur ce créneau-là que se positionne M média par rapport aux géants de la vidéo en ligne comme Netflix : une plate-forme « alternative et complémentaire ».