Netflix débloque 500 000 dollars pour soutenir le secteur cinématographique et audiovisuel libanais, frappé par la crise économique et la pandémie de Covid-19.

Beirut Oh Beirut de Maroun Baghdadi arrive sur Netflix avec 18 autres films libanais.
Beirut Oh Beirut de Maroun Baghdadi arrive sur Netflix avec 18 autres films libanais.

Le géant international de la vidéo à la demande lance un fonds de solidarité d’un demi-million de dollars à destination des professionnels libanais du secteur du cinéma et de la télévision. Il s’agit de les aider à faire face aux conséquences économiques de l’épidémie de Covid-19. En mars 2020, Netflix avait d’ailleurs déjà débloqué quelque 150 millions de dollars pour aider ces industries dans le monde.

L’initiative est menée en partenariat avec le Fonds arabe pour l’art et la culture (AFAC). « Ce fonds apportera un soutien financier sous la forme de subventions individuelles d’une valeur de 2000 dollars chacune », peut-on lire dans le communiqué de presse de la firme américaine. Ce qui devrait permettre d’aider jusqu’à 250 professionnels. 

« La communauté créative libanaise et la scène culturelle florissante de Beyrouth constituent un pilier du divertissement dans le monde arabe », avance un porte-parole de Netflix, qui a mis en ligne, en parallèle, une sélection de 19 grands classiques de la cinémathèque libanaise.

Pour prétendre à cette aide, les candidats devront remplir un formulaire disponible en ligne du 26 octobre au 9 novembre. Ils devront fournir des « pièces justificatives et une description brève des défis rencontrés tels que les projets annulés ou retardés », assure encore le communiqué.

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Même si elle n’est pas la seule (récemment, la France a débloqué 300 000 euros pour le cinéma libanais), l’initiative de Netflix donne une bouffée d’oxygène à un secteur frappé de plein fouet par l’épidémie : les salles de cinéma font partie des établissements qui ont été le plus longtemps fermés, les sorties en salle ont été reportées à des jours meilleurs et de nombreux tournages ont été annulés, privant d’emplois acteurs et techniciens.

« J’ai moi-même dû annuler le tournage d’un court-métrage. Des bureaux de production ont fermé, des tournages ont été suspendus, sans compter sur le fait que certains ont perdu leur domicile au moment de l’explosion du port », fait valoir le scénariste et acteur Lucien Bourjeilly, qui déplore l’absence de réponses sérieuses de l’État libanais face à la crise sanitaire et économique.

Son constat fait d’ailleurs écho à celui du président du Syndicat des artistes du cinéma, Sobhi Saifeddine, qui dénonce la très grande détresse de ses membres. « Sur nos 2 000 adhérents, 100 n’ont plus les moyens de se nourrir ni de se soigner ! », s’emporte-t-il.

D’autant que l’épidémie de Covid-19 menace désormais la production des séries du Ramadan. Or, leur retransmission est l’un des dernières bouées de secours des chaînes télévisées libanaises, prises en étau entre la chute abyssale de leurs revenus publicitaires et la concurrence des acteurs du streaming ces dernières années. « Si la situation continue ainsi, nous nous dirigeons vers un Ramadan sans productions libanaises », prévient le syndicaliste.