La peur d’une ponction sur les dépôts a dynamisé le marché foncier de montagne. Au cours des sept derniers mois, plusieurs dizaines de parcelles ont été vendues dans la région de Kfardebiane, Faraya, Ouyoun el-Simane, Kanat Bakiche et Kfertay. Entretien avec Carlos Chad, consultant en immobilier pour plusieurs propriétaires.

Que se passe-t-il autour de Kfardebiane ?

Il y a encore sept mois et cela depuis au moins 2018, le marché était à l’arrêt. Puis à partir d’octobre 2019, tout s’est emballé. Nous avons été bombardés de demandes, parfois une à deux par jour. Paniqués par la situation des banques, nos clients cherchent à investir leur argent dans la terre. Ainsi, nous avons conclu au cours des dernières semaines une trentaine de transactions, dont dix-sept à Faqra Club.

Quels sont les budgets de vos clients ?

Les premiers budgets commencent à 350 000 dollars et atteignent 650 000 dollars pour Faqra Club. Mais la moyenne des transactions est de 955 000 dollars, avec 80 % des ventes sur des terrains inférieurs à 1 000 m2. Plus d’un tiers des acquéreurs sont des Libanais expatriés.

Pourquoi Faqra Club est-il particulièrement demandé ?

Faqra Club bénéficie de sa notoriété, c’est un complexe résidentiel huppé, doté de pistes de ski privées, d’un environnement agréable et de bonnes infrastructures. Ce sont ces critères qui sécurisent les acheteurs. Pour eux, il s’agit d’un investissement refuge dans une adresse qui bénéficie d’une solide réputation. Pour preuve, nous avons conclu des transactions avec des acheteurs qui n’ont même pas visité les parcelles. Elles ont fait leur choix à partir de Google Map, photos et vidéos.

Quel est le profil des vendeurs ?

Certains propriétaires doivent vendre pour éponger leurs dettes. D’autres vendent pour acquérir un bien immobilier ailleurs et plus attractif. Il y a aussi des situations d’indivisions familiales.

Lire aussi : Antoine Yammine : « Nous avons vendu six appartements en deux mois »

Comment évoluent les prix ?

En moyenne, les prix ont augmenté de 40 % en l’espace de quelques mois. Les valeurs du mètre carré n’ont cessé d’augmenter. Elles sont passées de 700 à 850 dollars entre octobre 2019 et janvier 2020, à entre 1 000 et 1 200 dollars aujourd’hui.

Par exemple, une très belle parcelle à Faqra Club achetée à 700 dollars le m2 l’automne dernier pourrait se revendre le double aujourd’hui.

Les hausses s’expliquent par trois éléments : la forte demande, le nombre limité de petites parcelles et la dévaluation du dollar libanais.

À cause de ce dernier point, nous affichons désormais deux prix de vente : un pour les paiements au Liban et un autre pour un paiement partiel ou intégral à l’étranger. Entre les deux, il peut y avoir 20 à 30 % de différence.

Le marché des chalets a-t-il connu une dynamique comparable ?

Oui plusieurs chalets ont été vendus récemment. L’ancien rénové a atteint 3 500 dollars le m2, tandis que le neuf comme le projet Edelweiss à Faqra Club s’est négocié à 4 200 dollars le m2.

Est-ce que la crise du Covid-19 a ralenti la demande ?

Il y a eu une accalmie, mais la demande reste soutenue et nous continuons à finaliser des transactions même en période de confinement.

Comment va évoluer le marché à court terme ?

Le marché est devenu imprévisible et les prix peuvent changer du jour au lendemain tant que la demande persiste.