Le Liban fait face aujourd’hui au danger de l’hyperinflation, lequel, s’il se matérialise, pourrait donner le coup de grâce à une économie déjà exsangue. Il importe donc de prévenir cela par des mesures ciblées qui, au lieu d’aggraver le problème, comme le rationnement brutal des livres libanaises, le traiteraient à la racine.

La forte expansion de la masse monétaire en livres a entraîné une dépréciation rapide de la monnaie nationale.
La forte expansion de la masse monétaire en livres a entraîné une dépréciation rapide de la monnaie nationale. Mohamed Azakir/Reuters

Selon la Banque Du Liban (BDL), la masse monétaire en livres M1 (billets en circulation + dépôts à vue) est passée de 12 000 milliards de livres début octobre 2019 à 33 000 milliards de livres aujourd’hui ; la part des billets en circulation comptant, selon certaines estimations, pour l’essentiel de cette augmentation, avec une hausse de 6 500 milliards de livres en un an à près de 25 000 milliards, soit un quadruplement de la valeur des billets en livres.

Les raisons de cette augmentation rapide (quasiment autant de billets imprimés en valeur, en une seule année, que depuis le début de la guerre libanaise en 1975), sont multiples.

La raison essentielle n’est autre que le besoin de financer le déficit de l’État, qui ne peut plus s’endetter auprès d’un secteur bancaire en banqueroute.

Lire aussi : Le rationnement de la livre et les équations insolubles de la BDL

La deuxième est, elle, liée à la décision prise par la BDL d’autoriser les déposants en dollars à retirer la contrevaleur de ces dépôts en livres au taux de 3 900 livres pour un dollar. Ce taux étant nettement inférieur à celui du marché noir, cette « lirification » implique une perte implicite sur les dépôts en dollars, ou « haircut ».

La forte expansion de

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