Un article du Dossier

L’absence de législation freine la construction écologique

C’est à Casablanca, au Maroc, que s’est déroulée le 8 septembre la cérémonie de remise des Holcim Awards récompensant les projets de construction durable les plus innovants dans la région Afrique-Moyen-Orient.

Le concours est organisé par la Fondation Holcim qui, dès sa création en 2003 par le géant mondial du ciment, a choisi de promouvoir la construction durable. Aujourd’hui, cette thématique s’est imposée dans les esprits à mesure que les enjeux écologiques de l’urbanisation deviennent plus criants : l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime que les bâtiments des pays développés représentent plus de 40 % de leur consommation d’énergie. Et, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, plus de la moitié de la population mondiale habite dans un cadre urbain. Les bâtiments durables sont donc devenus la pierre angulaire de la viabilité environnementale, économique et sociale à long terme.
Pour Javier de Benito, directeur de la région MENA chez Holcim Ltd, la création de la Holcim Foundation a été une décision opportune, voire prémonitoire. En témoigne l’augmentation des projets présentés lors du concours qui se déroule tous les trois ans : pour 2011, quelque 6 000 candidatures ont été soumises en provenance de 146 pays.
Malgré le boom de la construction que traverse le Liban, aucun des sept projets libanais qui ont présenté leur candidature n’a été jusqu’à la finale. La participation peut sembler minime ; mais comparé à la population libanaise, le nombre est satisfaisant, estime Jamil Bou Haroun, directeur du développement chez Holcim Liban. Lors du premier cycle en 2003, sept projets avaient été présentés, lors du deuxième cinq, pour atteindre les sept candidats en 2011, dont trois jeunes architectes étudiants de l’AUB et quatre professionnels.
Si la sensibilité pour la construction durable et verte reste encore faible au Liban, elle semble être sur la bonne voie. Mais la coopération des universités dans ce genre de concours est essentielle pour motiver professeurs et étudiants à s’impliquer encore plus.
La Holcim Foundation for Sustainable Construction, basée en Suisse, organise la compétition dans cinq régions du monde. À Casablanca, dix prix ont été remis pour la région MENA dont ceux qui récompensent les étudiants (Next Generation). Ce sont au total 300 000 dollars qui ont récompensé dix projets soumis par des architectes, des ingénieurs et des maîtres d’ouvrage. Les projets vainqueurs illustrent les innombrables possibilités d’application des approches de construction durable : infrastructures scolaires, renouvellement des communautés, restructuration urbaine et conception écoénergétique.
Ces projets ont été évalués par un jury indépendant de neuf experts internationaux en architecture et en développement durable. Il était présidé par l’architecte libanais, Hashim Sarkis. C’est autour de cinq questions-clés que les débats ont eu lieu : innovation et transmissibilité ; normes éthiques et justice sociale ; qualité écologique et efficacité énergétique ; performance économique et compatibilité ; impact contextuel et esthétique.
Du Burkina Faso à la Palestine, au Maroc les projets récompensés pour la région MENA ont un point commun, ils émanent d’un besoin local et sont l’expression d’une collaboration entre des professionnels et des universitaires sans oublier la passion qui anime les gens du pays, combinée avec un savoir-faire et une volonté d’utiliser les ressources locales.
Les projets récompensés au niveau régional concourront automatiquement pour les prix Global Holcim Innovation qui seront introduits en 2012 à l’occasion du centième anniversaire du groupe Holcim.

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