Un article du Dossier

L’absence de législation freine la construction écologique

Pour District//S, futur quartier d’habitation qui s’installe sur presque 14 000 m2 pas très loin de la place des Martyrs de Beyrouth, le promoteur Estates a choisi le système d’évaluation LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), élaboré par l’US GBC, le conseil national américain pour l’architecture durable en 1998. LEED organise les critères de performance environnementale en cinq grandes catégories : la durabilité des constructions, l’efficacité énergétique, les économies de ressources et de matières premières, la qualité environnementale de l’intérieur du bâtiment et la bonne utilisation de l’eau. Des points sont attribués en fonction des critères remplis et, suivant le nombre de points attribués, le bâtiment obtient la certification LEED Argent, Or ou Platine. Aidé par l’ONG libanaise G-Building, qui assure l’audit, Estates vise l’argent. « Au Liban, certains critères ne peuvent pas être remplis. LEED note par exemple favorablement un bâtiment situé à proximité de transports publics, hélas inexistants au Liban. Nous cherchons donc à compenser en nous concentrant sur les points où nous pouvons agir comme l’utilisation de l’eau ou l’efficacité énergétique », fait valoir Anthony el-Khoury, le président d’Estates. Outre l’isolation thermique, ou la réutilisation des eaux de pluies, District//S essaie d’employer des matériaux locaux pour éviter d’en importer et, ainsi, réduire “l’empreinte écologique” du bâtiment. « Dans le meilleur des cas, nous pourrons acheter localement 40 % des matériaux. » District//S, qui compte 22 bâtiments pour un prix de départ tournant autour de 7 000 dollars le m2, a également décidé de devenir la première zone 100 % piétonne de Beyrouth. D’où la construction de six étages de parking souterrain (trois pour les résidents, trois autres pour les visiteurs). Dans le cadre des exigences LEED, le promoteur doit même réserver des places de parking aux voitures hybrides. Une requête très étrange pour le Liban : jusqu’à présent, seul Toyota a importé trois exemplaires de la Prius, sa voiture hybride !

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