Grâce aux subventions de la Banque du Liban, des milliers de libanais ont bénéficié ces dernières années de crédits immobiliers à des conditions relativement avantageuses. Mais depuis que la Banque centrale a décidé de serrer la vis, les taux flambent et le marché est quasi à l’arrêt. Retour sur une crise qui a débuté en octobre 2017 et qui devrait durer au moins jusqu’à l’année prochaine.

Philippe Hage Boutros

L’époque des prêts logement à taux réduits est-elle révolue ? Difficile à ce stade d’anticiper sur la situation en 2019, mais d’ici là une chose est sûre : les prêts à moins de 6 % sont quasiment impossibles à obtenir. Seule la Banque de l’habitat, qui est détenue à 20 % par l’État, continue de proposer aux primo accédants des crédits sur vingt ans à un taux de 3,75 %, mais l’étude et l’approbation des « dossiers prennent des mois », souligne une source de l’établissement. Les prêts en partenariat avec l’Établissement public de l’habitat (EPH), en revanche, sont à l’arrêt et les banques commerciales ne proposent plus que des crédits en dollars, à des taux supérieurs à 7,5 %, ou des prêts en livres à plus de 10 %. Et pour cause : la Banque du Liban (BDL) a suspendu les deux mécanismes de subventions qui permettaient aux banques de proposer des prêts à des taux inférieurs à ceux du marché.

Le premier a été généralisé à l’ensemble du secteur bancaire en 2009. Pour canaliser l’afflux massif de capitaux au Liban après la crise des subprimes, la BDL a permis aux banques de mobiliser une partie de leurs réserves obligatoires en livres libanaises afin d’offrir des prêts logement à taux réduit. « Les banques doivent
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