Selon l’agence de conseil immobilier Ramco Real Estate Advisers, la surface moyenne d’un appartement en construction à Beyrouth était de 173 m2 en 2018. C’est 5% de moins qu’en 2017. 

La réduction des surfaces des appartements dans les projets en construction a commencé il y a une dizaine d’années. Au départ, la stratégie des promoteurs était de contrebalancer la hausse des prix par une baisse des superficies pour coller aux budgets des acheteurs.

Mais la dynamique du marché s’est inversée, et les prix ne cessent de baisser depuis 2014. Les promoteurs continuent pourtant à proposer des appartements de plus en plus petits. Désormais, leur politique vise à contenir la crise en proposant des produits le moins cher possible.

La superficie moyenne des logements neufs est ainsi passée de 252 m2 en 2013 à 173 m2 en 2018, soit 79 m2 en moins en l’espace de six ans. La baisse des superficies est néanmoins en train de ralentir, de 8% en 2017 à 5% l’année dernière.

La superficie moyenne d’un appartement en construction a perdu 9 m2 en 2018 contre 12 m2 en 2017 et 18 m2 en 2016.

La loi du métrage au Liban qui englobe les espaces communs, les cages d’ascenseur, les gaines techniques, l’épaisseur des murs intérieurs et extérieurs ne permet pas une baisse illimitée des surfaces. Les architectes sont confrontés à un casse-tête pour réduire de manière cohérente les espaces des appartements. Après avoir retiré la salle familiale et la salle à manger puis réduit les espaces de la cuisine, du salon et des chambres, dorénavant, le gain d’espace se fait mètre carré par mètre carré.

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La moyenne des appartements en construction varie ainsi d’un quartier à un autre de la capitale.

Au centre-ville de Beyrouth, la moyenne est de 270 m2, comme en 2017. Toutefois, sur les cinq chantiers en cours dans le périmètre de Solidere, deux proposent des surfaces d’environ 80 m2. Beyrouth-Ouest affiche une moyenne de 176 m2 et Achrafié 160 m2.

La meilleure illustration de la réduction des surfaces est la multiplication des studios. En 2010, 3% des projets vendaient des unités de 50 à 99 m2.Aujourd’hui, sur un total de 210 chantiers en cours à Beyrouth, 33 (soit 15,7%) vendent ce type de produits.

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En quelques années, ces appartements autrefois marginaux sont devenus courants. Sur un total de 74 chantiers à Achrafié, 27 ont des surfaces inférieures à 100 m2, soit 36% des immeubles.

La prolifération des petits appartements touche un quartier sur deux à Achrafié (soit 15 quartiers sur un total de 27). Les logements inférieurs à 100 m2 se multiplient dans les secteurs situés dans la ceinture d’Achrafié comme Fassouh, Geitaoui, Kobayate et Saydé, où les prix peuvent osciller de 175.000 à 285.000 dollars.

Les quartiers où la dynamique de la restauration est forte comme Gemmayzé, Mar Mikhaël, Monnot et Badaro comptent six projets avec des petites superficies. D’autres promoteurs proposent des studios dans des quartiers bourgeois comme Furn el-Hayek à quelques mètres de la rue Abdel Wahab Inglizi où il est possible d’acquérir un logement de 56 m2 pour moins de 250.000 dollars.

À l’opposé, les studios restent marginaux à Beyrouth-Ouest, où seuls trois projets vendent des logements inférieurs à 100 m2 dont deux à Hamra avec des unités de 57 et 88 m2. Mais même à Beyrouth-Ouest, les petites surfaces se multiplient. Pas moins de 53 promoteurs proposent des appartements de deux à trois chambres à coucher de 100 à 130 m2, principalement entre 200.000 et 300.000 dollars.